Le monde de Nora HELMER est un monde clos, où l'on passe du père au mari sans discernement avec le même enthousiasme naïf, la même insouciance, la même légèreté - les enfants et les femmes y jouent le spoupées - évidemment jolies, évidemment gaies - les hommes y parlent d'argent et d'ascension sociale et rien de filtre entre eux, si ce n'est un jeu bien établi, toujours le même, protecteur à l'extrême jusqu'à l'étouffement.
Nora HELMER en appelle à la vie avec toute la véhémence qui émerge çà et là et malgré les sourires bien appris.
Avec cette violence à vivre qui l'habite, elle dérangera ce monde. Son amour très grand, démesuré, défie l'ordre social et en fait un être unique, hors norme, plus proche de KROGSTAD, le personnage "non respectable", le personnage en marge de la pièce, que de TORVALD son mari, si construit et si prévisible dans sa médiocrité.
La pièce d'IBSEN nous donne à voir son douloureux parcours initiatique qui l'entraînera à mesurer la différence entre gaietéapprise et réel bonheur à être.
"C'est comme ça Torvald. Quand j'étais chez papa, il me disait ce qu'il pensait, et moi, je pensais comme lui ; si je pensais autre chose, je m'en cachais ; autrement il n'aurait pas été content. Il disait que j'étais sa poupée, et il jouait avec moi comme je jouais avec mes propres poupées. Puis je suis arrivée chez toi..." NORA (Acte III)
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