Adaptation d'un extrait de Poil de Carotte de Jules RENARD, d'un extrait de Maison de Poupée d'Henrik IBSEN et de quatre nouvelles du recueil d'August STRINDBERG : Mariés ! (Amour et céréales, Malchance, Compensation et Soutien de famille) ainsi que d'un monologue extrait de Créanciers d'August STRINDBERG.
"Ce regret de la mère et ce sentiment de solitude devaient l'accompagner toute sa vie. Etait-il venu prématurément au monde, avant terme, pour être à ce point lié à la souche maternelle ? Il ne trouva jamais de réponse à cette question, ni dans les livres, ni dans la vie mais c'est un fait : il ne devint jamais lui-même, il ne parvient jamais à se détacher complètement d'elle et un individu achevé. il demeurera comme une boule de gui, incapable de grandir sans être porté par un arbre...Il vint au monde terrorisé et vécut dans une terreur perpétuelle de la vie des hommes."
Extrait de la Biographie de STRINDBERG par Michel MEYER.
STRINDBERG exagèrerait-il son amour pour sa mère ? N'était-ce pas plutôt une abstraction et un idéal qui le hantaient, que la femme elle-même et ses souvenirs sur elle ? Un critique suédois, Martin LAMM, a écrit :
"Elle lui avait préféré ses frères aînés, l'avait desservi auprés de son père et, en grandissant, lui était apparue pour ce qu'elle était : une personne inculte. Cependant, avec le temps, il en était arrivé à créer ce qu'il appelait une image d'elle, purifiée et glorifiée. Pendant toute sa vie, il ressentit un manque, en même temps qu'une nostalgie envers une image idéale de la mère, et une étreinte idéale de la mère qui, en le berçant, aurait permis de calmer ses émotions fortes. Il a adoré sa mère à travers toutes les femmes qu'il a aimées dans sa vie. Pour lui, le désir sexuel, une fois satisfait, devenait alors une profanation. Son programme en vue d'une réforme de la sexualité, tel qu'il est exposé dans la préface de son recueil de nouvelle Mariés ! trouve toute sa justification dans la glorification de la femme en tant que mère."