"Au-delà de la comédie sociale où des nobles provinciaux et désargentés prennent pour gendre un paysan riche, Molière nous parle de solitude et de violence.
George Dandin, prisonnier de ses propres contradictions, n'a pour confident que lui-même. Lucide, perdu d'avance, il lutte maladroitement pour faire éclater sa disgrâce. Sa victoire, pitoyable, serait d'être reconnu trompé et bafoué par sa femme aux yeux du monde. Obstiné, il ira au bout, en équilibre instable entre chagrin et ridicule, forçant le rire, un rire sec qui tranche et qui triomphe, surprenant et inconfortable.
L'autre personnage par qui tout arrive, pour qui tout existe, c'est Angélique, sa très jeune femme, mal mariée, incomprise, mais courtisée, désirée par un jeune noble. Angélique, pour qui bat le cœur de Molière, garde son mystère et son charme vénéneux. Sa soif de liberté lui procure raisonnements et discours habiles.
La confrontation de ces deux êtres nous parvient âpre, douloureuse, gonflée d'amertume, nous donnant à nous, spectateurs un sourire constant et carnassier."
Marie-Claude Grandaty
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