"Formule pour mes humeurs :
Balancer entre le noble triomphe de la vanité, la satisfaction d'une conscience de soi exacerbée, le plaisir des grandes œuvres, le spectacle de la vie...et une profonde susceptibilité neurasthénique, la mesquinerie, l'orgueil blessé de l'auteur, le désir du succès public. Sur ces deux versants plane le très net sentiment de la vacuité de l'existence, qui, pour l'homme sensé, ne représente que le quart d'heure de grâce avant la condamnation à mort."
"Généralement, il en va de mes idées amusantes comme de cette histoire à se rouler par terre que je racontai un jour à mes amis : en cours, elle devint de plus en plus sérieuse jusqu'à ce que le héros, à mon plus grand étonnement finisse subitement poignardé...C'est ainsi, les histoires le plus souvent s'assombrissent pendant que j'y pense, et les personnages que je veux décrire ne semblent pas avoir la force de résister à leur sort. Il faut être investi d'une sérénité miraculeuse ou d'une mélancolie souveraine, ou bien d'une haine grande et noble contre la racaille, une haine qui ne craint pas la solitude, pour pouvoir écrire des comédies. Moi je suis...je suis...trop égoïste pour pouvoir composer une tragédie véritable, et trop irritable pour une vraie comédie."
Balancer entre le noble triomphe de la vanité, la satisfaction d'une conscience de soi exacerbée, le plaisir des grandes œuvres, le spectacle de la vie...et une profonde susceptibilité neurasthénique, la mesquinerie, l'orgueil blessé de l'auteur, le désir du succès public. Sur ces deux versants plane le très net sentiment de la vacuité de l'existence, qui, pour l'homme sensé, ne représente que le quart d'heure de grâce avant la condamnation à mort."
"Généralement, il en va de mes idées amusantes comme de cette histoire à se rouler par terre que je racontai un jour à mes amis : en cours, elle devint de plus en plus sérieuse jusqu'à ce que le héros, à mon plus grand étonnement finisse subitement poignardé...C'est ainsi, les histoires le plus souvent s'assombrissent pendant que j'y pense, et les personnages que je veux décrire ne semblent pas avoir la force de résister à leur sort. Il faut être investi d'une sérénité miraculeuse ou d'une mélancolie souveraine, ou bien d'une haine grande et noble contre la racaille, une haine qui ne craint pas la solitude, pour pouvoir écrire des comédies. Moi je suis...je suis...trop égoïste pour pouvoir composer une tragédie véritable, et trop irritable pour une vraie comédie."
Arthur Schnitzler.
Le Chemin Solitaire, c'est la vie, la vie de huit personnes face à l'amour, à l'art, à la responsabilité, à la culpabilité, à l'égoïsme, à la mort.
Tous ces mots se bousculent, changent de sens, passent de l'enfance à l'âge adulte avec une brutalité, une violence qui n'excluent pas une exquise légèreté.
Constat d'échec, pirouette éblouissante d'un auteur sans concessions, la pensée ici ne se transmet pas : les mots, impuissants, la trahissent, laissant les personnages trompeurs et trompés.
Tous ces mots se bousculent, changent de sens, passent de l'enfance à l'âge adulte avec une brutalité, une violence qui n'excluent pas une exquise légèreté.
Constat d'échec, pirouette éblouissante d'un auteur sans concessions, la pensée ici ne se transmet pas : les mots, impuissants, la trahissent, laissant les personnages trompeurs et trompés.