Lioubov ANDREEVNA revient chez elle dans son domaine de la cerisaie. Elle y retrouve pêle-même tout ce qu'elle avait fui en partant en Europe : son enfance, sa mémoire, ses fantômes, son frère éternellement puéril bégayant entre l'enfance et la mort des discours inutiles et sa propre vie qu'elle perd comme on perd un évantail : sans y penser.
Cette cerisaie, ce monde, notr emonde est celui du porte-à-faux, où les êtres se parelent sans se répondre, seuls dans un portrait de groupe grimaçant et bouleversant, petis arbres dénudés aux branches stériles, voués à la hâche qui tombera, comme la faux mythique, sans dicernement.